Maman teste

Maman teste

Dans ma tête de Maman


Prendre le temps de prendre le temps



 

Les heures passent, la fin de la journée approche, et encore une fois le constat est sans appel : j’ai passé ma journée « dans l’action », en courant à droite à gauche, en essayant désespérément d’être une bonne petite fée du logis.

Eh oui, je ne travaille qu’à mi-temps, alors bien-sûr, à la maison il faut que j’assure. Le ménage, le linge, les bons petits plats midi et soir… Et pour mon Petit Ours aussi : je n’ai pas d’excuse, je ne peux pas acheter du tout-fait-tout-mauvais. Petits pots homemade, compotes homemade, couches lavables, etc etc.

Sauf que voilà. J’ai du temps, oui. Mais j’ai surtout un tout petit. Et à force de me prévoir des journées bien remplies, il est là, encore et toujours à chouiner en s’agrippant à ma jambe.

Je suis fatiguée, j’ai mal au dos, à la tête aussi. Je n’ai plus d’énergie, je m’affale sur le canapé. Et voilà qu’il vient me voir, et râle encore. J’ai envie de pleurer, parce que je fais de mon mieux mais ne m’en sors pas : les tâches ménagères sont loin d’être finies, il n’y a bientôt plus de compotes faites-maison en réserve, et mon Petit Ours n’est jamais satisfait.

 

Voilà comment se sont terminées mes journées pendant de longues semaines : fin de journée fatigante, décevante, attristante. Le sentiment de ne pas arrêter, mais d’avancer si peu sur la liste des choses à faire. Et la sensation de ne pas assurer du tout avec mon Petit Ours.

Et puis un jour j’ai ouvert les yeux : à quoi bon, tout cela ?
A quoi bon se mettre la pression ? Vouloir être une bonne petite femme au foyer, pleine de ressources, d’énergie et de temps libre ? La réalité, c’est que mes 2 petits jours de la semaine où je suis à la maison, je les passe à m’épuiser dans des tâches que je m’impose, mais qui ne rendent personne heureux.

 

Et alors… pour la première fois j’ai lâché prise. Je me suis autorisé à être imparfaite. A ne pas réussir à tout mener de front. Tant pis.
Et puis j’ai revu mes priorités. MA priorité : ma famille. Mon bébé.

J’ai fait le tri entre les indispensables, et tout ce qui l’était moins. J’ai mis de côté les couches lavables, et je me suis autorisée à acheter quelques petits pots du commerce. Et j’ai commencé à prendre vraiment du temps pour mon tout petit… qui entre temps avait bien grandit. J’ai accepté de ne pas réussir à « tout gérer », et je me suis donné pour mission de raviver le sourire sur ce joli petit visage. Je me suis promis de toujours me réserver un peu d’énergie pour prendre le temps d’être avec lui. Jouer un peu, faire des guilis, sortir se promener, lire un livre, et recommencer.

 

Prendre le temps de prendre le temps, et ne rien regretter.

 


05/04/2018
0 Poster un commentaire

Mon petit coeur de Maman

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être maman. Aux alentours de 8 ans déjà, je prenais plaisir à « m’occuper » des bébés des autres. Vers 10 ans, je m’imaginais que ce petit être dans mes bras était « à moi », ou j’aimais imaginer que mes poupées étaient de vrais petits bébés réels. Je passais des heures à m’imaginer Maman (oui oui, j’étais pleine d’imagination).

Et puis j’ai grandi. Et ce désir en moi a évolué. D’une simple envie de pouponner, après avoir travaillé avec des enfants polyhandicapés je me suis prise de passion pour tout ce qui avait attrait à la pédagogie, aux différents moyens à mettre en place pour accompagner un enfant dans sa découverte du monde et de ses capacités.

 

Et puis j’ai obtenu mon diplôme d’infirmière, j’ai commencé à travailler, je me suis mariée, nous avons acheté un appartement… Et très vite, une petite idée a commencé à me trotter dans la tête. Nous avions une situation stable, un âge raisonnable, de la place à la maison… Et si c’était le moment ?

 

Mister A préférait attendre encore un peu. Difficile pour lui de faire une croix sur sa vie de jeune homme libre. Et puis finalement, un jour il m’a suggéré qu’on pourrait essayer. On ne sait jamais, parfois ça prend du temps avant de fonctionner.

 

Je vous passerais les détails sur la période d’attente insupportable qui a suivi (mais vous pouvez en lire le récit ICI). Pour résumer, j’ai mis un peu plus de 2ans pour tomber enceinte. 2ans où mes émotions ont joué aux montagnes russes, 2ans entrecoupés de périodes de doute, de larmes, et peut-être même que je pourrais dire avoir touché la dépression du bout des doigts : « Peut-être que je ne serai jamais une Maman… »

 

Alors comme vous le comprenez, ce bébé, il était plus que désiré. Et pourtant…

 

 

J’ai tout d’abord déchanté pendant ma grossesse. Moi qui avais tellement rêvé de voir mon ventre s’arrondir, j’ai finalement vécu une grossesse assez difficile et bien peu épanouissante. Pleine aussi de culpabilité, de ne pas ressentir cette joie inconditionnelle de porter la vie. « Ça ira mieux quand je l’aurai dans mes bras », me disais-je pour me rassurer.

 

Et puis un matin de novembre, après plus de 35h de travail, il était là. Bien sûr, que j’étais heureuse. Bien sûr, que je l’aimais. Mais était-ce cet accouchement sans fin, les douleurs et autres difficultés post-partum, ou bien la fatigue ? Je ne ressentais pas cette immense vague d’amour dont j’avais tant entendu parler...

 

 

P1060561-2.jpg

 

Les premières semaines n’ont pas été faciles non plus. Je dirais même que les 10 premiers jours ont été une véritable épreuve pour moi, bien plus marquante que l’accouchement lui-même.

J’étais si épuisée, qu’il était difficile pour moi de trouver du plaisir à m’occuper de mon tout petit. Entre les suites de l’accouchement, les multiples réveils la nuit, les coliques incessantes, les pleurs de décharge… Tout un tas de sentiments se bousculaient dans ma tête. J’avais besoin de repos, j’avais besoin d’une pause, de pouvoir lâcher prise au moins quelques heures… Et puis bien sûr, un grand sentiment de culpabilité face à ce que je ressentais : ne suis-je pas une horrible mère, à vouloir mettre ma vie de maman sur « pause » quelques instants ? Et moi qui ai tellement désiré cet enfant : ai-je le droit maintenant de me sentir triste dans mon rôle de mère ? Ne devrais-je pas me sentir pleinement épanouie et heureuse ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?

 

Tout cela était d’autant plus difficile à vivre, que ce n’était pas l’amour fou non plus pour Mister A.

Les bébés, ce n’est pas trop son truc. Pourtant, dès la naissance du Petit Ours, il l’a pris sous son aile comme un super papa-poule. Heureusement d’ailleurs, car au début mon corps ne me laissait pas assurer totalement mon rôle de mère, et il a été d’un soutien plus que précieux.

Mais par la suite, ça s’est corsé pour lui. Petit Ours pleurait beaucoup les premiers mois. Entre les coliques, les pleurs de décharges, et sans doute tout un tas de raisons qu’on n’était pas en mesure de comprendre, nous passions une grande partie de notre temps à le bercer, tentant désespérément de le calmer. On avait beau aimer notre fils, c’était épuisant.

Rajoutez à cela le fait qu’au tout début, bébé n’est pas hyper expressif. Il lui faut plusieurs semaines pour apprendre à sourire… autant dire qu’il n’y a pas beaucoup d’interactions avec lui, ce qui n’aide pas beaucoup à tisser des liens.

 

Alors voilà. Ca me fait (tellement !) mal de l’avouer, mais soyons honnêtes : ni l’un ni l’autre nous n’avons connu cet espèce d’élan d’amour incommensurable que « doivent » ressentir les parents pour leur enfant… du moins, les premiers mois.

Et dans mon petit cœur de Maman, je peux vous dire que c’est une blessure bien profonde. Parce que cet amour sans faille, j’aurai tellement voulu le ressentir. Me sentir remplie par ce sentiment puissant, à en déborder. Et j’ai eu tellement mal à l’idée que ça ne vienne peut-être jamais. Sans compter que, bien sûr, j’étais entourée de mamans qui en parlaient, et pour qui c’était évident que toutes les mamans ne pouvaient qu’être débordantes d’amour pour leur progéniture. Culpabilité intense. Encore.

 

Et puis les mois ont passé. Petit Ours a grandi, évolué, et plus le temps passait et plus on se sentait attaché à lui. Ce sentiment d’être prêt à tant de choses pour le bien-être de son enfant, j’ai commencé à le ressentir.

Malgré les moments difficiles, lorsqu’il allait bien il était très souriant, toujours à rechercher le contact, et ça a sans doute bien aidé. Comment ne pas craquer devant sa petite bouille rieuse ?

 

Et puis il y a eu l’été, et notre petite semaine de vacances, perdus tous les 3 au milieu de nulle part. Semaine redoutée, mais qui, je pense, nous a finalement fait beaucoup de bien.

A la rentrée de septembre, Mister A et moi ayant stoppé toute activité qui jusque-là nous monopolisaient l’un ou l’autre le WE, nous nous sommes retrouvés avec beaucoup de temps libre à passer en famille. Est-ce cela, ou bien le fait que Petit Ours soit plus grand, qui a marqué un grand changement ?

Toujours est-il que notre quotidien avec bébé nous a petit à petit paru plus léger. Et depuis, il me semble que l’un comme l’autre, nous prenons beaucoup de plaisir à nous occuper de notre petit bonhomme.

 

P1080469.JPG

 

Aujourd’hui, avec le temps qui a fait son œuvre, je peux le dire : mon petit cœur de Maman déborde d’amour pour ce petit bout de chou. Et ça me rend tellement heureuse de ressentir ça. Enfin !

 

Pour Mister A, je crois pouvoir dire que ces dernières semaines ont aussi vu grandir son amour de Papa. De son côté, il me semble que ce qui a le plus joué, c’est le fait qu’il y ait beaucoup moins de pleurs inconsolables, et qu’il ait plus de temps à passer avec son fils.

 

Si chez certains cet amour est inné, il faut croire que chez d’autres, ça s’apprend. Mais dans tous les cas, ce qui est certain c’est qu’il est primordial de passer du temps ensemble pour apprendre à se connaître, s’apprécier, et se lier l’un à l’autre.

16/11/2017
0 Poster un commentaire

Petits grains de Bonheur dans notre quotidien

Tout n'est pas rose, c'est vrai, et parfois il est bon de se concentrer un peu sur ces petits bonheurs du quotidien.

 

Un pique-nique en famille, une balade dans la nature, une sieste au soleil, une complicité père-fils, de jolies premières fois, le tout parsemé de milliers de sourires...

 

 

été 2017.jpg


07/09/2017
0 Poster un commentaire

Allaitement : quand tout n'est pas si rose

Récemment je publiais un article sur les bienfaits de l’allaitement. J’y recensais toutes les raisons qui pouvaient pousser à allaiter : c’est d’ailleurs ce qui m’a fait faire ce choix pour mon N°1.

 

Mais en pratique, tout n’a pas été si facile, loin de là. A plusieurs reprises j’ai eu envie de tout arrêter, en me disant même que pour les prochains, je n’essayerai même pas. Petit retour sur cette expérience, dont je ne garde pas que des bons souvenirs…

 

 

2246356.png

 

  • La pression sociale

Croyez-moi, cet article n’est pas facile à écrire pour moi. Il y a comme une espèce de pression sociale autour de l’allaitement, et il a souvent été difficile pour moi d’exposer mon avis et mon ressenti à ce sujet.

C’est simple :
- soit je me retrouvais en face de personnes « pro » allaitement. Et là, impossible de parler des difficultés que je rencontrais, des questions que je me posais… de peur d’être jugée, d’être considérée comme une mauvaise mère, qui ne fait pas de la santé de son bébé une priorité.
- soit je me retrouvais en face de personnes qui jugeaient l’allaitement comme quelque chose d’archaïque, voire de rabaissant pour la femme. Comme si, à notre époque, il fallait profiter de cette chance de ne pas être obligée d’être accrochée à son bébé de cette façon-là. La libération de la femme, en quelque sorte.

Et moi, je ne me retrouvais dans aucun de ces deux discours. Et je me sentais jugée par ces deux types de personnes, et n’arrivais pas à être à l’aise, quoi que je décide.

J’ai allaité mon bébé pendant 4 mois, et je pense n’avoir jamais été totalement à l’aise avec ça.

J’avais lu des articles de femmes qu’on critiquait d’allaiter en publique. Alors quoi ? Faut-il se cacher dans les toilette d’un restaurant pour nourrir son enfant ? Oh non, peut-être faut-il plutôt ne pas sortir de chez soi si on décide de l’allaiter ?

Physiquement, à un moment je n’en pouvais plus. Mais honte à moi, si j’arrêtais l’allaitement par confort personnel !  La seule raison acceptable est la reprise du boulot (et encore, j’ai été parfois critiquée de reprendre le boulot au bout de 3 mois. Ce n’était pourtant pas un choix personnel, excusez-moi si le congé maternité est si court, et si financièrement je ne peux m’arrêter de travailler...).

 

  • Un début difficile

Ma sage-femme m’avait prévenue : « Au début, ça peut faire mal. Même très mal. Mais accrochez-vous : c’est un mauvais moment à passer, et au bout d’une dizaine de jours tout ira comme sur des roulettes ».

Je ne la remercierai jamais assez de ces quelques phrases, ô combien avisées !
Car oui, ça a fait mal. Même très mal. Il y a eu des fois où je pleurais au moment de mettre mon fils au sein. Je demandais de l’aide à mon mari pour qu’il tienne le bébé, et lui broyais la main pendant les premières minutes de tétée. Etrangement, si le début était extrêmement douloureux, une fois le repas bien entamé, ça se calmait. Et pourtant aucune crevasse à l’horizon, et bébé tétait comme il faut.

Pendant une dizaine de jours, donc, je gardais en mémoire les mots de ma sage-femme, et m’y accrochais vaillamment. 
Il se trouve qu’elle avait raison : presque du jour au lendemain, je n’ai plus eu mal du tout. Et heureusement, car je dois vous avouer que je n’étais pas loin de craquer et de tout arrêter.

 

  • De la fatigue, encore de la fatigue…

Les suites de couche n’ont pas été une partie de plaisir pour moi, et j’étais réellement en "mode survie" pendant deux bonnes semaines. Rajoutez à cela un manque extrême de sommeil (rapport aux pleurs toutes les 2h, voire toutes les h, le jour comme la nuit…) : ce n’était plus de la fatigue, mais un réel épuisement. J’étais un vrai zombie.
Vous comprendrez donc, qu’à ce stade-là, même en étant réveillée par les pleurs, il m’aurait été salvateur de pouvoir de temps en temps rester allongée à somnoler, pendant que Mister A donnait son repas au Petit Ours. Mais voilà : au début d’un allaitement, si on ne veut pas tout flinguer, il vaut mieux éviter de donner un biberon par-ci par-là… alors tant pis, j’ai fait une croix sur mon énergie pendant quelques semaines.

 

  • Ce sentiment oppressant

Il paraît qu’allaiter son enfant, c’est un moment magique : un lien si fort se crée alors entre la mère et son enfant. Une femme est forcément heureuse et épanouie, lorsque son rejetons lui aspire la poitrine.
Personnellement, je n’ai pas eu la chance de ressentir les effets de la fameuse « hormone du bonheur ». J’étais tellement fatiguée, j’avais mal, alors la tétée représentait surtout une corvée. Je crois qu’un petit Baby Blues s’était aussi installé en moi, ce qui n’arrangeait rien.
Pire encore : même si Mister A s’est énormément occupé de son fils, dès ses premiers jours de vie, le fait d’être si indispensable pour mon bébé m’oppressait. Impossible pour moi de le laisser, ne serait-ce qu’une heure ou deux, à ses grands-parents (qui pourtant étaient plus que volontaires). L’écart entre les tétées était si aléatoire au début, qu’il m’était impossible de savoir quand il aurait faim… C’était donc impensable pour moi de le laisser à quelqu’un d’autre : « tu imagines, s’il a faim et que je ne suis pas là pour lui donner à manger ? Quelle mère horrible je serai, de le laisser s’affamer juste pour aller me balader… ».

 

 

Et puis, un jour, le sevrage...

Alors voilà. Ca me fend le cœur de l’admettre, tant j’étais pleine de bonne volonté et motivée à ce sujet. Mais la réalité, c’est que lorsque j’ai du commencer le sevrage, pour cause de reprise prochaine du travail, c’était un petit soulagement.
Mais comme on me répétait que « olala, mais c’est super tôt, il est tout petit, il en a encore besoin ! », j’ai choisi de continuer à lui donner une tétée matin et soir.

Je pensais que ça irait mieux, que ça me ferait du bien, et que je pourrai de ce fait l’allaiter partiellement encore des mois, sans souci.
Mais cela m’obligeait à me lever très, très tôt le matin, et à me coucher très, très tard le soir. La dernière tétée était de plus en plus longue, et c’était très difficile de l’endormir après. Il a recommencé à se réveiller plusieurs fois par nuit. J’étais exténuée.

Et puis, après 2 mois de prise de poids très faible, le pédiatre m’a proposé d’arrêter. Et j’ai été réellement soulagée. Et j’ai culpabilisé de l’être.

 

 

Ma conclusion à moi :

 

Malgré tout, je suis contente d’avoir tenu pendant ces 4 mois. Même si ça n’a pas été (du tout !) un long fleuve tranquille, je suis heureuse d’avoir persévéré pour offrir ça à mon bébé. Et je suis heureuse aussi d’avoir su dire stop quand il était temps pour moi. J’aurai pu continuer encore, j’aurai pu persévérer coûte que coûte, mais je crois que c’était le bon moment pour tourner la page. Ma famille avait besoin de moi en meilleure forme.

 

Alors à toutes les mères qui allaitent et pour qui cela est dur :
Tout ce que je peux vous dire, c’est : courage ! Ce n’est pas facile, mais vous n’êtes pas seule. Beaucoup d’autres sont passées par là, même si c’est un peu tabou et qu’on en parle pas. Osez en parler si vous en ressentez le besoin, osez exprimer ce que vous ressentez, pour le surmonter plus facilement. Et surtout, surtout osez prendre des décisions aussi pour vous. Pensez à votre bébé, mais pensez aussi à vous : il a besoin d’une maman en forme et à l’aise dans ce qu’elle fait !

 

Et pour celles qu’il hésitent encore à tenter l’aventure de l’allaitement :
J’espère ne pas vous avoir trop découragé ! Je pense qu’on peut vivre les choses plus facilement si on est au courant des possibles difficultés, et qu’on s’y prépare moralement. L’allaitement, même s’il n’est pas toujours facile et super épanouissant, reste un magnifique cadeau à faire à votre bébé !

 

Et vous, comment avez-vous vécu votre allaitement ?

31/07/2017
0 Poster un commentaire

La vérité, c’est qu’il y a parfois des jours sans…

La vérité, c’est qu’il y a parfois des jours sans… Et même, en ce moment, souvent.

 

3252.png

Photo : http://drippic.com

 

06h11.

 

Après deux réveils en pleine nuit, à coup de hurlements pour cause de tétine perdue, il m’appelle de nouveau. Mais cette fois, je le sais, il ne se rendormira plus. Malgré la fatigue encore pesante, la journée doit commencer.

 

J’entre dans sa chambre. Il fait chaud. Lourd, même. Je m’empresse d’ouvrir les volets puis la fenêtre : un peu d’air, ouf, je respire.

Je me retourne, et je le découvre en travers de son lit, pleurant et s’énervant. Contre quoi ? Contre qui ? Mystère absolu. Je lui parle doucement, me force presque à lui sourire, en espérant l’apaiser. Je le délivre de sa gigoteuse, le prend dans mes bras. Il se débat : visiblement mon câlin ne suffira pas à le calmer.

 

Après un changement de couche quelque peu laborieux, direction la cuisine. J’ai atrocement besoin d’un café. Je le pose par terre sur son tapis de jeu ; il a l’air de s’intéresser aux jouets qui l’entourent : parfait ! J’ai 5min à moi.

Mais j’ai à peine le temps de mettre la machine à café en marche, que ça y est, il râle de nouveau. Tourné sur le ventre, il n’a pas encore trouvé la technique pour avancer. Il pousse sur ses bras, et recule inlassablement. Le jouet convoité s’éloigne de lui : frustration intense !

 

Je le sais bien : ce sera ça toute la journée. Et y penser me fatigue d’avance.

Des grognements et de l’énervement, car il n’arrive pas à faire ce qu’il veut. Des pleurs, parce que la fin le tiraille d’un seul coup, et que l’attente est trop longue. Des hurlements inconsolables, grâce aux sympathiques poussées dentaires.

 

Après moult tentatives infructueuses pour avoir un peu de paix, je craque : je lui colle le biberon dans le bec, et savoure quelques minutes de silence. Enfin, je tente de les savourer.

En réalité, je culpabilise déjà de lui donner à manger pour le faire taire. Ce n’est pas l’heure du biberon, il n’a pas faim plus que ça. D’ailleurs, ce biberon, il ne le finit même pas.

 

Et puis la journée se poursuit, et ressemble à toutes les autres. Je tente de m’occuper du linge, pendant qu’il explore le salon en rampant en marche arrière. Je m’interromps une fois, puis deux, puis trois, pour éponger des régurgitations. Agacée, je finis par l’attacher dans son transat. Il râle, bien sûr. Je lui donne un jouet, qui l’occupe environ 1 minute 30. Et puis je culpabilise : ce n’est pas comme ça qu’il va développer sa motricité. Après tout, nettoyer un peu de vomit ce n’est pas la mort. Il est bien mieux par terre à gigoter, et ce n’est pas dans son transat qu’il trouvera comment avancer à quatre pattes.

 

A midi, il s’amuse à « faire des bulles » dès qu’il a la bouche pleine. Il y en a partout. C’est à peine s’il avale la moitié de ce que je lui donne : c’est bien plus drôle de tout cracher. Je tente de lui faire comprendre que ce n’est pas le moment de jouer. Il éclate de rire, et se retrouve plein de yaourt. J’abandonne et met un terme au repas. Avant la fin. En haussant le ton. Je culpabilise.

 

La journée continue. Machine de linge, repassage, ménage, préparation du repas. Tout cela en jonglant avec un bébé grognon, que rien n’a l’air de satisfaire.

La tentative de sieste est un échec total. Impossible de l’endormir. Pourtant, il est exténué. Il s’énerve, il pleure, encore et encore. Je le laisse seul dans son lit. Je culpabilise.
Je retourne le voir au bout de 5min : je le retrouve hurlant, couvert de vomit. Je culpabilise.

 

Et jusqu’au soir, j’ai l’impression d’être en « mode survie », regardant l’horloge toutes les 10min, attendant désespérément l’arrivée de Mister A. Je préfèrerai être au travail. Je préfèrerai être partout ailleurs qu’ici. Je culpabilise.

 

Et ce soir je m’endormirai en pleurant, en silence. « Tu l’as tellement désiré, et maintenant tu n’es même pas capable de t’en occuper correctement ». Je culpabiliserai.

Qu’est-ce que je fais mal ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Et cette fatigue, quand me lâchera-t-elle un peu ?
Pourquoi toutes ces mères autour de moi arrivent à tout gérer de front ? Comment font-elles pour être si épanouies ? Et toujours belles et pimpantes, avec une maison au sol qui brille et aucun objet qui traine ?

 

Est-ce qu’un jour ça ira mieux ? Vais-je voir le bout du tunnel ? Vais-je réussir à mieux gérer mes journées ?

Vais-je réussir à aimer ma vie ?


27/07/2017
0 Poster un commentaire