Maman teste

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Allaitement : quand tout n'est pas si rose

Récemment je publiais un article sur les bienfaits de l’allaitement. J’y recensais toutes les raisons qui pouvaient pousser à allaiter : c’est d’ailleurs ce qui m’a fait faire ce choix pour mon N°1.

 

Mais en pratique, tout n’a pas été si facile, loin de là. A plusieurs reprises j’ai eu envie de tout arrêter, en me disant même que pour les prochains, je n’essayerai même pas. Petit retour sur cette expérience, dont je ne garde pas que des bons souvenirs…

 

 

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  • La pression sociale

Croyez-moi, cet article n’est pas facile à écrire pour moi. Il y a comme une espèce de pression sociale autour de l’allaitement, et il a souvent été difficile pour moi d’exposer mon avis et mon ressenti à ce sujet.

C’est simple :
- soit je me retrouvais en face de personnes « pro » allaitement. Et là, impossible de parler des difficultés que je rencontrais, des questions que je me posais… de peur d’être jugée, d’être considérée comme une mauvaise mère, qui ne fait pas de la santé de son bébé une priorité.
- soit je me retrouvais en face de personnes qui jugeaient l’allaitement comme quelque chose d’archaïque, voire de rabaissant pour la femme. Comme si, à notre époque, il fallait profiter de cette chance de ne pas être obligée d’être accrochée à son bébé de cette façon-là. La libération de la femme, en quelque sorte.

Et moi, je ne me retrouvais dans aucun de ces deux discours. Et je me sentais jugée par ces deux types de personnes, et n’arrivais pas à être à l’aise, quoi que je décide.

J’ai allaité mon bébé pendant 4 mois, et je pense n’avoir jamais été totalement à l’aise avec ça.

J’avais lu des articles de femmes qu’on critiquait d’allaiter en publique. Alors quoi ? Faut-il se cacher dans les toilette d’un restaurant pour nourrir son enfant ? Oh non, peut-être faut-il plutôt ne pas sortir de chez soi si on décide de l’allaiter ?

Physiquement, à un moment je n’en pouvais plus. Mais honte à moi, si j’arrêtais l’allaitement par confort personnel !  La seule raison acceptable est la reprise du boulot (et encore, j’ai été parfois critiquée de reprendre le boulot au bout de 3 mois. Ce n’était pourtant pas un choix personnel, excusez-moi si le congé maternité est si court, et si financièrement je ne peux m’arrêter de travailler...).

 

  • Un début difficile

Ma sage-femme m’avait prévenue : « Au début, ça peut faire mal. Même très mal. Mais accrochez-vous : c’est un mauvais moment à passer, et au bout d’une dizaine de jours tout ira comme sur des roulettes ».

Je ne la remercierai jamais assez de ces quelques phrases, ô combien avisées !
Car oui, ça a fait mal. Même très mal. Il y a eu des fois où je pleurais au moment de mettre mon fils au sein. Je demandais de l’aide à mon mari pour qu’il tienne le bébé, et lui broyais la main pendant les premières minutes de tétée. Etrangement, si le début était extrêmement douloureux, une fois le repas bien entamé, ça se calmait. Et pourtant aucune crevasse à l’horizon, et bébé tétait comme il faut.

Pendant une dizaine de jours, donc, je gardais en mémoire les mots de ma sage-femme, et m’y accrochais vaillamment. 
Il se trouve qu’elle avait raison : presque du jour au lendemain, je n’ai plus eu mal du tout. Et heureusement, car je dois vous avouer que je n’étais pas loin de craquer et de tout arrêter.

 

  • De la fatigue, encore de la fatigue…

Les suites de couche n’ont pas été une partie de plaisir pour moi, et j’étais réellement en "mode survie" pendant deux bonnes semaines. Rajoutez à cela un manque extrême de sommeil (rapport aux pleurs toutes les 2h, voire toutes les h, le jour comme la nuit…) : ce n’était plus de la fatigue, mais un réel épuisement. J’étais un vrai zombie.
Vous comprendrez donc, qu’à ce stade-là, même en étant réveillée par les pleurs, il m’aurait été salvateur de pouvoir de temps en temps rester allongée à somnoler, pendant que Mister A donnait son repas au Petit Ours. Mais voilà : au début d’un allaitement, si on ne veut pas tout flinguer, il vaut mieux éviter de donner un biberon par-ci par-là… alors tant pis, j’ai fait une croix sur mon énergie pendant quelques semaines.

 

  • Ce sentiment oppressant

Il paraît qu’allaiter son enfant, c’est un moment magique : un lien si fort se crée alors entre la mère et son enfant. Une femme est forcément heureuse et épanouie, lorsque son rejetons lui aspire la poitrine.
Personnellement, je n’ai pas eu la chance de ressentir les effets de la fameuse « hormone du bonheur ». J’étais tellement fatiguée, j’avais mal, alors la tétée représentait surtout une corvée. Je crois qu’un petit Baby Blues s’était aussi installé en moi, ce qui n’arrangeait rien.
Pire encore : même si Mister A s’est énormément occupé de son fils, dès ses premiers jours de vie, le fait d’être si indispensable pour mon bébé m’oppressait. Impossible pour moi de le laisser, ne serait-ce qu’une heure ou deux, à ses grands-parents (qui pourtant étaient plus que volontaires). L’écart entre les tétées était si aléatoire au début, qu’il m’était impossible de savoir quand il aurait faim… C’était donc impensable pour moi de le laisser à quelqu’un d’autre : « tu imagines, s’il a faim et que je ne suis pas là pour lui donner à manger ? Quelle mère horrible je serai, de le laisser s’affamer juste pour aller me balader… ».

 

 

Et puis, un jour, le sevrage...

Alors voilà. Ca me fend le cœur de l’admettre, tant j’étais pleine de bonne volonté et motivée à ce sujet. Mais la réalité, c’est que lorsque j’ai du commencer le sevrage, pour cause de reprise prochaine du travail, c’était un petit soulagement.
Mais comme on me répétait que « olala, mais c’est super tôt, il est tout petit, il en a encore besoin ! », j’ai choisi de continuer à lui donner une tétée matin et soir.

Je pensais que ça irait mieux, que ça me ferait du bien, et que je pourrai de ce fait l’allaiter partiellement encore des mois, sans souci.
Mais cela m’obligeait à me lever très, très tôt le matin, et à me coucher très, très tard le soir. La dernière tétée était de plus en plus longue, et c’était très difficile de l’endormir après. Il a recommencé à se réveiller plusieurs fois par nuit. J’étais exténuée.

Et puis, après 2 mois de prise de poids très faible, le pédiatre m’a proposé d’arrêter. Et j’ai été réellement soulagée. Et j’ai culpabilisé de l’être.

 

 

Ma conclusion à moi :

 

Malgré tout, je suis contente d’avoir tenu pendant ces 4 mois. Même si ça n’a pas été (du tout !) un long fleuve tranquille, je suis heureuse d’avoir persévéré pour offrir ça à mon bébé. Et je suis heureuse aussi d’avoir su dire stop quand il était temps pour moi. J’aurai pu continuer encore, j’aurai pu persévérer coûte que coûte, mais je crois que c’était le bon moment pour tourner la page. Ma famille avait besoin de moi en meilleure forme.

 

Alors à toutes les mères qui allaitent et pour qui cela est dur :
Tout ce que je peux vous dire, c’est : courage ! Ce n’est pas facile, mais vous n’êtes pas seule. Beaucoup d’autres sont passées par là, même si c’est un peu tabou et qu’on en parle pas. Osez en parler si vous en ressentez le besoin, osez exprimer ce que vous ressentez, pour le surmonter plus facilement. Et surtout, surtout osez prendre des décisions aussi pour vous. Pensez à votre bébé, mais pensez aussi à vous : il a besoin d’une maman en forme et à l’aise dans ce qu’elle fait !

 

Et pour celles qu’il hésitent encore à tenter l’aventure de l’allaitement :
J’espère ne pas vous avoir trop découragé ! Je pense qu’on peut vivre les choses plus facilement si on est au courant des possibles difficultés, et qu’on s’y prépare moralement. L’allaitement, même s’il n’est pas toujours facile et super épanouissant, reste un magnifique cadeau à faire à votre bébé !

 

Et vous, comment avez-vous vécu votre allaitement ?


31/07/2017
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